Pozar a écrit:

△ et valser au bord du vide.
(pozar&ink)

Il est quatre heures du matin.
Perché sur le rebord d'une fenêtre, tu observes l'horizon qui s'étend à tes pieds. Le palais des bains et, à moitié caché par l'imposant bâtiment, ses jardins tous plus somptueux les uns que les autres avec ses labyrinthes et ses serres où l'air est toujours chaud. Le centre-ville, ses restaurants et ses fameuses rails où on se retrouve bien trop souvent à attendre les pieds dans l'eau. Et puis, gigantesque, majestueux et sans limite, la mer royale. Cette immensité monstrueuse d'océan qui paraît infinie. Tu as déjà songé à plonger dans cette eau si bleue, ô si douce tentatrice. À plusieurs reprises même. Mais tu te tiens en accroupi sur cette fenêtre et tu ne l'as toujours pas fait. Un jour, qui sait. Quand tu en auras eu marre de cet endroit. Avec l'habitude du geste, tu descends de ton perchoir et progresses sur les toits plats de la cité de Yubaba. Tes pas sont caresse, ta silhouette est ombre, ta respiration est silence et tes iris sont feu. La flamme danse dans ton regard, parfait reflet de celle qui, au bout de ton zippo, subit les assauts répétés du léger vent qui souffle sur ta cité. Inébranlable petite flammèche que la brise maltraite. Naît de ta main, de ton sang, de tes veines. Elle te doit sa vie et sa force. Elle est ton œuvre. Elle est ta maîtrise. Elle est ta pyrokinésie. Et elle meurt lorsque le clapet de ton zippo se referme à la seconde même où tes pieds touchent les pavés du centre-ville. Tu as parcouru le chemin familier des toits avec lenteur, contemplant la cité de Yubaba avec un regard où aucune lueur ne pétille. Un regard habitué, presque blasé. Tu la connaîtras bientôt par cœur et tu t'en lasseras aussi vite. T'es comme ça toi, inconstant.

Tu traverses la ville dans le noir le plus complet. On dirait bien que mademoiselle la lune a décidé de jouer une partie de cache-cache avec ces messieurs les nuages ce soir. Ton précieux zippo a regagné la chaleur de la poche de ton baggy et le silence de la nuit s'enveloppe autour de toi. C'est inhabituel. Presque reposant. Et on ne perçoit pas le sourire énigmatique qui grignote tes lèvres dans la pénombre des rues que tu parcours. Il te faudra une bonne heure pour attendre le lieu de rendez-vous que tu t'es fixé. Rendez-vous au clair de lune. Avec ta délicieuse adrénaline. Tu fais un pas en avant et l'air frais, presque trop, te saute au visage. Il te giflerait presque tellement la bourrasque est puissante. Mais tu n'as pas froid. Le feu brûle en toi. Tes veines sont feu, ton sang est incendie. Tu es pyrokinésie. De ta démarche féline, tu t'approches. La falaise te tend les bras dans une étreinte ensorceleuse et tu continues d'avancer. Toujours plus, toujours plus près. Trop près. La roche s'effrite sous tes pieds, les cailloux roulent et frappent la surface de l'eau. Ton visage est impassible, ton corps ne tremble pas, l'océan de tes yeux est calme. Nostalgiquement posé sur l'infini de la mer royale. Tu songes à la chute. À ta chute. Tu te demandes si tu auras mal, vraiment mal. La dangereuse tentation du bord de la falaise te fais te pencher encore un peu plus vers l'avant, le vent frais se glisse dans tes cheveux les ébouriffant toujours d'avantage, l'ivresse du vide hérisse les poils de tes bras, tes orbes céruléens s'illuminent d'un éclat nouveau, l'aube pointe le bout de son nez. Il est six heures.
Un rire t'échappe.

☁

Dix heures.
Dix petites heures de par lesquelles tu as réussis à atterrir dans cette citée surpeuplée nommée Yubaba et dont les habitudes et les mœurs te seyaient à la plus parfaite des perfections, même malgré toute ce dégoûts immonde se nichant en ton cœur, pour elle. Pour eux. Et, immobile tel la plus parfaite des gravures de maitre, tu semblais comme léché par ce soleil trop haut perché, ardu de ses rayons balayant avec tant de simplicité chacune de tes belles courbures floutées par tes drapures de soies brodées. Tes membres réchauffés par cette chaleurs en tout point similaire aux assauts ravageurs de flammes sur ta tendre peau, tu semblais pourtant couver milles et unes tempête en ton sein. Ta paume, telle la caresse d'une plume sur un ouvrage inestimable, s'attarda sur les étoffes toutes plus belles les unes que les autres et s'offrant alors à ta poigne sur l'étendoir qui semblait te narguer depuis bientôt plus d'une heure. Tel était le prix à payer pour ta prochaine création, œuvre relevant de l'art lui-même et qui, sans aucun mal, pourrait faire blêmir toute Royauté digne de ce nom. Mais en tant que créateur, qu'auteur, le choix t'étais ardu, et tout ton être semblait se diviser face à cet affront, plaidant l'un des deux partis de ces deux belles étoffes couteuses que tes orbes couleur miel sombre dévoraient ardemment. Un feulement résigné t'échappas, puis, ton nez plissé par un sérieux nouveau, tu te décidais enfin à faire les yeux doux au cure dent semblant servir à juste titre de caissière. Tes intonations neutres, comme dénuées de quelconques sentiments, résonnèrent, couvrant les chuchotis peu discrets emplissant la belle boutique. « — Je prendrais ces deux-là, lui annonçais-tu, montrant tes futurs biens d'un index légèrement arqué sous la rapidité du geste. Sur quatre mètre, merci. » Repartant de ton pas assuré du haut de tes escarpins serrés à en crever, tu semblais prendre un malin plaisir à marteler chaque dalle de chaque boulevard pollué s'offrant à ta rage asociale. Comme si en ce simple fait, dont toi seul semblait en faire les frais, tu leurs crachaient à eux, à tous, ton irritation insatiable et mesquine. Comme pour creuser un peu plus l'écart qui te séparais de cette agitation stupide, sous prétexte que, toi, tu n'étais pas d'ici. Et pourtant, toi, petite chose infiniment humaine et ingrate, le regard durcis par la certitude, tu virevoltait dans l'air saturé de cette fameuse ville réputée pour son effervescence sans faire tache le moins du monde dans ce décors festif. Et tu le savais. Tu savais que cet homme rayonnant de son sourire made in Colgate, que cette femme drapée de sa parure moulante, que ce gosse aux yeux trop largement déployés sur cette immondice de seconde vie ; auraient pu être toi. Et en cet instant, tout te semblait recracher tes erreurs passées. Ton plongeon loupé, royalement avorté. Et cette ironie qui fit de toi ce que tu es. Un monstre du genre humain, les attributs virils et cette paire de boobs en supplément.

Soudainement, le bruit du clocher en contrebas sembla t'ébranler bien plus que ces quelques bons samaritains, et, n'aillant pas le cœur à la fête, tu te décida à perdre ton temps dans cet édifice créer par l'Homme pour se rassurer lui-même. Les deux genoux au sol, baigné de ce silence pour le moins religieux, tu te perdis dans ta litanie, perdant le fil des secondes, des minutes et des heures. « — Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen. ... » Ce ne fut que le soir venu que, encore une fois, tu te redressa sur tes jambes endolories par la position inconfortable, époussetant les pans de ta propre parure princière.

Passant les battants du lieu saint, ton allure raide par tes membres ankylosés, tu juchais nouvellement l'horloge murale qui t'en faisait presque peur par son imposante taille dont tu ne voulais guère imaginer les effets une fois tombée sur la carcasse d'un pauvre humain tel que toi. Reprenant le sentier en sens inverse, sous ce ciel dénué d'astre, tu pris enfin goût à la méditation et à la nature t'avoisinant. Tu semblait à la fois présent, et à milles lieux de là, tes sacs sous le bras et tes talons hauts s'enfonçant un peu plus dans la terre molle. Tu n'aurais très certainement pas sus répondre du pourquoi du comment d'un tel trajet, mais la vaste étendue limpide s'ouvrant devant toi fut d'un effet terrible sur toi. Et tu le savais, aussi bien que malgré tout ce temps passé en ces terres nouvelles, tu n'avais eus de cesse d'éviter toute chose te rappelant ton passé. Mais, tel tes pulsions suicidaires et humaines, ton subconscient n'avait de cesse de te ramener aux pires éléments déclencheur. Parce que le naturel de l'Homme veut que celui-ci soit du genre masochiste. Et ta seule erreur fut d'être humain. Te perdant un peu plus dans tes songes fatalistes, l'attraction entre ta plus grande peur et ton être se multipliant à une allure folle, tu finis par poser ton regard sur cette tâche étrange cassant si bien ta solitude morbide. Une silhouette, semblant fière et immobile face à la brise marine fouettant ta robe ainsi que ta tignasse infinie à sa guise, les épaules larges face à ta frêle stature androgyne, le pas fermement encré face à tes pauvres godasses niquées jusqu'à la semelle de cette boue molasse, la chevelure pareil aux champs de blés indomptables en plein été face à ta teinte terne et incertaine. Tout chez cet être te criait de prendre tes jambes à ton cou, de ramasser tes cliques et tes claques et d'oublier toutes ces différences qui faisaient de lui ce que tu ne serait jamais.
Un Homme.

Et pourtant, quelque chose d'infime chez lui te poussait à rester là, l'observant dans ce silence bercé par la houle s'écrasant contre les rochers en contre bas. Peut-être était-ce sa façon névrosée d'approcher trop maladivement du bord, laissant les répercutions des cailloux percutants le roc meurtrir tes sens auditifs. Pourtant, tu n'étais pas du genre bon samaritain à sauver la veuve et l’orphelin ; et encore moins du genre à venir en aide aux suicidaires. Bien loin de là la vérité, même. De tous ce serait plutôt toi le suicidaire. Et d'ailleurs, si tu n'avais pas été aussi futilement humain, te serais-tu oser à lui quémander cette ultime faveur ? Ces simplistes mots te bouffant si durement de l'intérieur. Cette simpliste phrase, unique, t’engourdissant la langue de façon si farouche. « — Dis, si je te poussais, m'entrainerais tu dans ta chute ? » Mais jamais ils ne franchirent la barrière de tes lipes.
Au lieu de quoi ton humour vaseux repris ses droits.

« — Si tu sautes, moi je saute pas vrai ? Minaudas-tu de ta voix bien trop caverneuse, te déchaussant de tes loques d'un geste rageur. Un ange passât. Pardon, c'était mal trouvé, excuse-moi. Tes yeux ne semblaient qu'attendre les siens pour s'y perdre un instant. Je ne sais même pas nager, de toute manière. »

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Pozar a écrit:

△ et valser au bord du vide.
(pozar&ink)

L'ivresse de l'adrénaline qui court dans tes veines te fait perdre pied. Tu en perds la concentration de tes cinq sens et tu en viens même à te faire surprendre par l'arrivée inattendue d'une nouvelle présence humaine. Lentement, ton regard se déporte de la mer furieuse qui s'agite à tes pieds pour aller se poser sur l'autre. Tu dévisages cet inconnu un instant et tu hésites avant de te décider. Elle est il. Il est elle. Tu stoppes ton infime réflexion. Androgyne. Ton regard n'a toujours pas croisé le sien, obstiné que tu es à vouloir garder l'horizon de la mer dans ta vision. Étrangement, l'autre ne fait pas un seul mouvement en avant et tes orbes céruléennes ne parviennent pas à croiser leurs vis-à-vis. Tu feules. C'est un grondement sourd, sauvage et irréel. Tu ne supportes pas d'être surpris par quelqu'un d'autre, tu ne tolères pas que tes sens te fasse défaut. Et puis tu remarques les chaussures malmenées qui se traînent aux pieds de l'androgyne en gémissant presque et tu comprends. Vu leurs états, tu en conclus que c'est grâce à ça que l'autre n'a pas fait de bruit. Que tu as été pris par défaut et que tu as détesté ça. Ton feulement ne dure que très peu. Quelques secondes à peine, juste le temps de lui faire comprendre ta pensée. Refais cela et tu es un homme mort. C'est clairement un avertissement, peut-être même une menace. Tu peux être sûr de toi, tu en as les capacités. Tu es sûr de toi. Si tu le voulais, en te concentrant un minimum, tu pourrais voir le corps de l'autre tomber au sol et se tordre de douleur. Tu pourrais le faire convulser de douleur, rien que par la pensée. Tu en as la possibilité, mais tu ne fais rien. Tes iris ne s'assombrissent pas, restent fixés sur celles de l'inconnu(e) et un sourire insolent courbe le coin de tes lèvres quand tu entends la voix de l'autre. Ses paroles, ses questions et son humour vaseux.

« Si tu sautes, moi je saute pas vrai ? » Les chaussures sont abandonnées et finissent leurs tristes vies dans la terre trop molle qui couvre les falaises. « Pardon, c'était mal trouvé, excuse-moi. » Tu captes le regard de l'autre et tes yeux croisent enfin les siens. D'un miel sombre à s'en damner. « Je ne sais même pas nager de toute manière. » Tu ne réponds pas directement. Tu analyses la moquerie qui perce dans sa voix, le vrai du faux. Sans vraiment t'attarder sur ce que tu tires de tes réflexions. Au fond, tu t'en fonds. Complètement. À tes pieds, les vagues continuent de se déchaîner et de venir se jeter - carrément masochistes - sur les bords des falaises. La mer royale est suicidaire. Ça te plaît. Elle te plaît. Tu entends les cailloux qui s'effritent sous la semelle de tes rangers et tu attends leur « plouf » de fin. Tu bascules sur tes talons, offrant ton visage aux bourrasques de vent. Et l'océan, toujours aussi tentateur, te tend les bras alors que ton dos se trouve au dessus du vide. Tu aimes ça, ce risque, ce sentiment. Plus que n'importe quoi. Tu sens le poids de ton zippo qui dort contre ta poche et ça te démange de t'en emparer et de l'ouvre pour observer sa flammèche danser sous tes yeux. Ta pyrokinésie, ta plus grande fierté. Le temps te paraît tellement loin que quand tu rabats ton équilibre sur l'avant de tes pieds, croisant le regard miel de l'androgyne, tu te rends compte qu'il vient de te dire qu'il ne sait pas nager. Il y a moins d'une minute, ou deux. Le sourire insolent fait sa réapparition sur le coin de tes lèvres et tu prends le temps de faire rouler chacun des mots sur ta langue lorsque tu lui réponds enfin. « On a pas besoin de savoir nager pour aller se fracasser sur l'océan. »

Spoiler:

« — On a pas besoin de savoir nager pour aller se fracasser sur l'océan. »

Tes quelques mots prononcés moururent sous la litanie des vagues colériques, mais je n'en eus cure. Cure comme s'ils entraient par l'une de mes deux oreilles pour ressortir aussi vite par sa condisciple. Cure, parce que je venais subitement de trouver un objet infiniment plus entrainant. Et, plissant mes propres orbes de miel fondu, pris d'un entrain nouveau, je me perdis dans ces deux puits vastes et profond. Comme bordés d'un azure aux milles teintes, farouche et tentateur, presque sauvage, provoquant au plus profond de mon âme des remous bien pires que le fracas des vagues en contrebas ; l'angoisse. Cette petite chose ingrate, vous bouffant de l'intérieur, hérissant vos poils sur votre épiderme, écarquillant vos yeux d'attente malhabile, vous scotchant sur place sans qu'un geste ne puisse être esquissé. L'attente, l'adrénaline, et l'excitation d'avoir trouver quelque chose de nouveau pour vous divertir admirablement. Et mes iris plantées dans les tiennes, j'eus presque peur de m'y perdre. J'aurais presque ris à la pensée que « pour celles là, mieux valait savoir nager » mais rien, même pas ça, ne semblait suffisamment puissant pour me sortir de mon stoïcisme. Rien ne pouvait faire dévier mes orbes mielleuses de tes deux lagons, rien. Ni ton sourire incandescent aux reflets ironiques, ni mon pouls violent et semblant vouloir fracasser ma cage thoracique pour un peu plus d'espace, ni ton tons indéchiffrable et pourtant si plaisant, ni ma main malhabile suspendue entre nos deux corps ; à la fois quémandeuse et apeurée. Tout chez toi me gueulait de rester sur mes gardes, et je me surpris soudainement à me demander quel pouvaient être tes sens extraordinaires, à toi.

« — Peut-être bien, mais pour peu que j'me loupe une fois en bas, y'a des chances que mon instinct reprenne le dessus. Tu sais, le genre à vouloir remonter à tout prix, histoire d'échapper à cette fin si vaine dans ce monde trop vaste. C'est ce que font les pauvres gens comme moi, en général. Ils subsistent comme ils le peuvent quand vient le temps de l'entre deux. Vie ou mort. D'ailleurs, avons-nous réellement besoin de savoir nager pour survivre dans une eau à moins un degré ? Moi, je ne pense pas. L'air sembla alors me manquer quelque peu. »

Penchant légèrement ma tête sur le côté, je laissais mon subconscient se mêler au balais de la brise valsant à un rythme endiablé avec ma tignasse redoutable, comme si ce simple fait pouvait représenter une quelconque mise en garde à tes yeux. Comme si ton feulement guttural m'étais resté en travers de la gorge. Mais peut-être ne verrais-tu là que le vent implacable jouant une danse banale, somme toute. Peut-être que tu ne distingueras pas les quelques pointes rebelles se tordant en un angle étrange pour les circonstances. Peut-être. Un sourire tendrement esquissé - mêlant incertitudes et malaise - étira mes lèvres fines sur ces quelques pensées. Comme pour t'insuffler quelques demandes muettes. « épate moi » Oui, j'avais toujours été joueur, mais marcherais-tu dans ma danse ? Mes paupière doucement refermées, ma mimique s'effaça aussi vite qu'elle était venue, alors que mon geste indubitablement esquissé vers ton corps - anciennement bandé par l'effort de l'équilibre - se délia, s'abaissant doucement le long de mes formes si scandaleuses. L'oiseau indomptable ne filera pas entre les pattes de celui qui sait retenir son attention. Tels avaient été mes pensées sous la levée de la plante de tes pieds. J'en aurais presque eus honte. Mais, immobile un instant, même cela sembla me passer au dessus lorsque d'un geste lasse je fis rouler mes épaules lâches, tentant vraisemblablement et vainement d'effacer la vision de ces trois petites raies barrant si impeccablement tes joues. Si petit détail t'insufflait pourtant que plus de cette aura sauvage que chaque pores de ma peau semblaient vouloir absorber en grande quantité. Plaisir malsain. Comme si cela m'aurais suffit pour te voler ce qui faisait de toi ce que je n'étais pas. Et le songe de la rudesse de ta large mâchoire, masculine, me fis grincer des dents. Comment le monde pouvait-il être aussi imparfait ?

Rouvrant mes yeux incisifs sur tes iris lacunaires, un entrain nouveau fit vague en moi. Bien que je ne puisse gommer la gravure de ma main subitement tendue vers ton être se balançant au dessus du vide, comme tentateur et narguant notre Père originel, les talons jouant malicieusement aux lisières de la frontière interdite. Quelques mots, venimeux, m'échappèrent littéralement, me faisant regretter leurs encoches aussitôt.

« — Qui es-tu, toi, pour te jouer de la vie comme cela ? »

Je venais de fauter, oui et étrangement, je me surprenais à attendre la réponse avec impatience et audace. Toi, simple Homme bravant les cieux, aurais-je sauté si tu me l'avais demandé ? Cette éternelle question se répétait en boucle depuis la première fois où j'eus poser les yeux sur toi. Peut-être que j'avais renifler à milles lieux que tu n'aurais pas été comme les autres, oui, et fort malgré la moitié de vie que j'avais eus à subir, fort malgré ma cinquantaine d'année derrière moi ; je me complaisais à ressentir une fois encore cette angoisse pareille à un microbe violant mon organisme, m'infligeant quelques soubresauts. Mais moi-même plus que les autres, je n'aurais su dire si cela relevait de la peur ou de l'envie. Et cette fois, mon rire s'éleva vraiment, brisant le quasi silence nous couvant tous les deux de ce son fort peu cristallin.

Et si mes yeux se donnaient l'ordre de ne pas changer de cible, de reste infusés dans ces deux lagons azures, c'était pour mieux oublier cette Mort s'inscrivant alors sous forme de décompte. Il aurait été fâcheux que mes particularités, à moi, puisses me gâcher toute quelconque surprise si généreusement donné par le hasard.

Parce qu'après tous, qui de toi, de moi, ou bien même de nous, finirait à l'eau ?

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Pozar a écrit:

△ et valser au bord du vide.
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Ses yeux ancrés dans les tiens ne les quittent pas une seconde et tu as même le temps d'observer les différentes nuances de couleurs que sont ses yeux. Ils sont d'un brun très loin d'être banal et c'est ça qui te plaît. Ils sont uniques, étranges, enivrants. Sa main se lève lentement vers toi, se positionne entre vous deux et attend un on-ne-sait-quoi. Hésitation, tension, incertitude. Peur et curiosité mêlées en même temps. La voix de l'androgyne s'élève une nouvelle fois, partant dans des explications sur son choix de sauter ou non de la falaise. « Peut-être bien, mais pour peu que j'me loupe une fois en bas, y'a des chances que mon instinct reprenne le dessus. Tu sais, le genre à vouloir remonter à tout prix, histoire d'échapper à cette fin si vaine dans ce monde trop vaste. C'est ce que font les pauvres gens comme moi, en général. Ils subsistent comme ils le peuvent quand vient le temps de l'entre deux. Vie ou mort. D'ailleurs, avons-nous réellement besoin de savoir nager pour survivre dans une eau à moins un degré ? Moi, je ne pense pas. » Sa logique tient la route, son point de vue aussi, sa voix ne tremble pas, ses propos semblent défaitistes et pourtant. Pourtant. Il y a quelque chose qui va pas, qui ne tient pas la route, qui a dévié des rails. Il y a un truc qui cloche.

Tu ne souris plus vraiment quand tu lui réponds, mais le fantôme de ton sourire insolent est toujours visible. « T'auras les os briser en mille morceaux quand tu t’écraseras sur l'océan. J'pense que les moins un degré, t'en auras un peu rien à foutre. Et tu songeras plus à faire cesser la douleur qu'à vouloir remonter à la surface pour respirer une si précieuse bouffée d'oxygène. » Sa tête s'incline sur les côtés, ses longues mèches de cheveux blonds viennent entamer une danse endiablée avec le vent et tu te laisses prendre à leur observation. Ils sont longs, blonds pâles, entre le raide et l'ondulé, mais il y a un « mais ». Ils sont étranges, tu les trouves suspicieux. On dirait des serpents albinos prêts à mordre. Paranoïaque. Rien des pensées alimentant la tempête qui s'agite dans ton crâne ne laissent une expression prendre place sur ton visage. Tu es impassible sous l'assaut de tes idées plus étranges les unes que les autres. Tu fixes l'individu qui te fait face avec un air malsain dans les yeux ; tu pourrais le mettre à terre en une seconde. Rien qu'avec la pensée. Sauf que tu ne le fais pas, tu continues de planter tes lacs azurs dans ceux miel sombre de l'inconnu(e). Il y a du feu qui brûle dans tes yeux et brusquement, la température de ton corps augmente d'une dizaine de degrés. Une enveloppe de chaleur entoure ton corps, une sensation de chaud se dégage de toi, le feu coule dans tes veines. Et puis, plus rien. Ça n'a duré que l'espace d’infimes secondes. Presque un mirage, une illusion. Certains diront que c'est pour épater la galerie, d'autres que c'est une réaction d'auto-défense. Toi même, tu ne sais pas vraiment. Enfin si, tu sais que tu es pyrokinésiste, que c'est ta seconde nature – peut-être même la première – et que c'est une réaction normale chez toi. Tu es le feu. Sans aucunes limites, sans aucunes contraintes, sans aucun maître. La main tendue se baisse finalement – tu n'as pas fait un geste dans sa direction. Les paupières se rouvrent et tu n'as même pas fait attention qu'elles se sont fermées à un moment. Lorsque la voix de l'autre filtre à nouveau, c'est du venin qui s'en échappe. « Qui es-tu, toi, pour te jouer de la vie comme cela ? » Une fois les mots échappés, c'est un rire cristallin qui passe la barrière des lèvres de l'androgyne. Même son rire est bisexué, c'est dire. Tu fermes les yeux à ton tour et bascules sur tes talons à nouveau. Tu provoques. Le vent glisse sur ta nuque, te faisant frissonner doucement et un sourire moqueur remplace l'insolence sur tes lèvres quand tu réponds à sa question. « Qui es-tu, toi, pour avoir ainsi peur de la vie ? »

Spoiler:

❝ Don’t try to live so wise.

Pozar a écrit:

△ the beating of a million drums, the fire of a million guns.

« Hum, pas faux. Mais il paraîtrait que le froid anesthésie la douleur, alors qui sait ? Je pense que tu serais bien étonné de voir ce que peut accomplir un homme au pied du mur, ou bien face à lui-même. […] Puis, tu sauras être l'homme de la situation, n'est-ce pas ? Tu n'hésiterais pas à sauter, rassure moi. […] Encore faut-il y réchapper, à cette chute. Ce qui relève déjà de l'exploit, j'imagine. Alors, en prenant ce détail en compte, quel est le pire entre la chute et le choc une fois en bas ? […] Pour moi, je pense que le pire serait la chute. Aussi haut perché, ça te laisse le temps de penser à bien trop de choses à mon goût … M'enfin. » Et voilà l'androgyne repartit dans une de ses longues tirades à propos de cette chute suicidaire dans la mer royale. Lorsqu'il clôt enfin son précieux développement sur son avis à propos de cette noyade mortelle, c'est un sourire moqueur qui fleurit sur tes lèvres. « J'te regarderais juste tomber dans le vide sans rien faire. J'contemplerais ton corps heurter la surface de l'eau dans un fracas assourdissant et puis, quand il dérivera vers l'horizon sans fin, je lui ferais un innocent signe d’au revoir de la main. » Les mèches de cheveux de l'autre ont glissé de la main qui jouait avec elles et sont retombées le long de son corps filiforme. Devant toi, l'inconnu(e) tourbillonne sur lui-même et les pans de soie de son jupon virevoltent autour de sa silhouette. Ça en serait presque beau. Presque. Si seulement tu en avais quelque chose à foutre. Le beau, les tenues sophistiquées, les fleurs, la douceur, l’allégresse ; c'est pas ton truc. Vraiment pas ton truc.

Tu te délectes de la surprise qui écarquille ses yeux quand tu le provoques avec ta dernière question. Tu t'en réjouis, tu la savoures, tu en profites. C'est tellement beau quelqu'un sur le cul. Et l'irritation qui perce dans son claquement de langue est absolument délicieux. Tu t'en régales, tu en redemandes même. Ta question doit sans doute le surprendre, et pourtant. Tu es sérieux, totalement sérieux. Quoiqu'un brin provocateur sans doute. Mais au fond, totalement sérieux. Tu risques ta vie à chaque seconde de ton existence. Tu vis pour le risque de la mort qui te guette à chaque instant, tu survis pour la sentence finale qui t'attend. Tu flirtes avec la mort avec subtilité. Tu adores ça. Tu détestes les personnes qui sont terrifiées par la grande faucheuse. Tu ne les comprends pas. Vraiment pas, tout simplement pas. Ils sont là, effrayés à l'idée de mourir – donc par extension de vivre. Et t'as envie de les secouer, de lui dire que de toute façon, on finit par tous crever donc qu'est-ce qu'on s'en fout de mourir maintenant, demain ou dans des années. Tu te contentes de leur rire au nez quand ils te traitent d'inconscient. Tu les emm*rdes, au plus au point. L'azur de tes orbes se posent sur le pied de l'autre qui recule légèrement et t'as envie de ricaner. Ton mètre soixante-neuf et tes cinquante-cinq kilos tous mouillés ne sont guère imposants, mais face au gabarit de l'androgyne, tu fais beaucoup plus imposant. On pourrait presque croire que tu lui fais peur, qu'il recule face à toi. Son tremblement et ses dents grinçantes ne semblent que confirmer la chose. Pourtant, tu sais que c'est autre chose. Tu ne lui fais pas peur, pas toi. Pas physiquement en tout cas. « Quelqu'un qui pourrait bien finir par te faire la peau si tu continues de te jouer de mes nerfs ainsi. Ne t'a t'on jamais dit de ne jamais jouer avec le feu ? Et qui es-tu, toi, pour te permettre ce genre de question ? Surtout au plus parfait des inconnus. » Le rire de l'autre s'élève avant qu'il ne conclut sur un « Tu ne connais même pas mon nom. » d'un banal à souhait. Tes pieds ont retrouvé toute leur stabilité, le vent caresse ton dos en se glissant tout contre ton t-shirt et quelques cailloux continuent de s'effriter sous le poids de ton corps au dessus du vide de la falaise. Tu fais un pas dans sa direction – le tout premier mouvement depuis le début de votre rencontre – tandis que tu lui confies. « Même le plus parfait des inconnus, moi, je le mange tout cru. » Et tu continues d'avancer encore un peu – sans aucun doute, trop. Tu vas trop loin, tu en es conscient. Complètement. Mais ça ne t'arrêtes pas. Ça ne t'as jamais arrêté. Ton souffle chaud fait bouger légèrement le ruban couleur saphir qui orne le cou de l'androgyne quand tu lui glisses à l'oreille quelques mots. « Tu ne pourras jamais imaginer à quel point je joue constamment avec le feu. » Tu te recules aussitôt, repartant dans un demi-tour gracieusement félin. Tu as sûrement franchi la ligne de non-retour et tu attends la sentence. Avec envie et délectation. « Dis-moi, quel âge devrais-tu avoir, dans le monde réel ? […] Moi, j'en aurai bientôt soixante. » Finalement, il a rajouté quelque chose. Une énième parole, une nouvelle question. Tu esquisses un sourire énigmatique. Tu es définitivement un gamin. « Plus ou moins vingt-et-un, papy. » Tu as décidé, à l'instant, que c'était finalement un mec. Il n'a pas les réactions d'une fille – pas assez. Alors peut-être que ouais, y'a encore un soupçon d'homme en lui.

Spoiler:

❝ Don’t cry ’cause you’re so right.

« — J'te regarderais juste tomber dans le vide sans rien faire. J'contemplerais ton corps heurter la surface de l'eau dans un fracas assourdissant et puis, quand il dérivera vers l'horizon sans fin, je lui ferais un innocent signe d'au revoir de la main. »
Chaque mot, chaque intonation dans sa voix ravivait en toi un sentiment si puissant que tu en aurais pratiquement eu peur. La scène te parait presque irréelle lorsque blondi reprend la parole, s'approchant d'un pas mesuré. Comme s'il avait testé le terrain. Tu te crispe.

« — Même le plus parfait des inconnus, moi, je le mange tout cru. »
Une mimique écœurée s'étala sur ton pauvre visage aillant d'ores et déjà connu mille et une émotion en quelques minutes à peine. Ton petit cœur s'emballe. Tu le sais, il aurait dû arrêter son ascension depuis un petit moment déjà. Tu retiens ton souffle, alors que lui laisse courir le sien au creux de ton cou trop fin. Tu rougis. Son tons presque aussi mielleux que ton regard émacié par l'appréhension et le surplus d'irritation résonne dans ton crâne.

« — Tu ne pourras jamais imaginer à quel point je joue constamment avec le feu. »
Il fait soudainement marche arrière, ton souffle reprend. C'est à ne plus rien comprendre. Tu lui demandes son âge de ton intonation amplis de rage mal contenue. Tu le sens. Il sourit.

« — Plus ou moins vingt-et-un, papy. »
Papy. Puis. Ce fut le point de non retour. Ta déchéance.

« — Tu te fou de ma gueule ?! lui crachas-tu. »
Tes petites menottes fermées en deux poings aux jointures blanchies, tu crachas au sol comme si tout tes tracas n'avaient été provoqués que par un simple glaire mal logé. Tes pieds s'alignèrent l'un devant l'autre. Tu fis diminuer cette distance te séparant de cet imbécile finit. C'est clair, t'es furax.

« — J'vais te faire la peau connard, que tu murmurais. »
Il te semblait que ta rage bouffait le terrain te séparant de lui à une allure folle. Comme il l'avait si bien fait avant toi. Comme pour tester tes résolutions bidons. Mais tu ne fléchiras pas. Jamais. Tes pieds labourent le sol et tu le contourne prestement. Ta main si délicate aux ongles minutieusement manucurés attrape son épaule avec plus de hargne que tu ne l'aurais imaginé. D'une secousse pleinement contrôlée, tu le tires vers l'arrière, collant l'avant de ton buste - légèrement enflés au niveau de la poitrine - contre le sien. Puis, appuyant de tout ton propre poids sur son corps, tu le projettes au sol, t'affalant largement sur lui. Plus rien ne semblait t'arrêter. Et même si tout ne tenait qu'à la chance de l'imprévu, tu t'en foutais bien profond. Rien ne comptait plus que sa belle gueule et ta fougue retrouvée. Alors, passant tes jambes de chaque côté de son poitrail, tu levas la main bien haut avec la ferme intention de l'abattre sur son joli minois quand, plongeant une fois de plus dans ses pupilles tout aussi féline que le reste de son être, tu te perdis dans cet ouragan azure que tu semblais détester tant, indéfiniment.
Un peu trop longtemps, surement.

Mais quel âge avais-tu, bon sang ?

Pozar a écrit:

△ the beating of a million drums, the fire of a million guns.

Tes propos sur les inconnus que tu manges tous crus lui tire une grimace et tu songes que tu l'as sans doute choqué. Pauvre petit. Sa réaction renforce ton envie de provocation et tu observes le moindre détail des mouvements qu'il fait. Tes orbes azures sont effrontément posées sur l'androgyne et tu te réjouis de le sentir si écœuré par ton mouvement en avant. Tu as dépassé les bornes, tu en as plus que conscience mais tu t'en contre-fiches. Et tu sens son souffle se couper à ton approche, tandis que le tien balaye son cou. Lui ferais-tu de l'effet ? Rien que cette pensée te fait ricaner un court instant. Il y a trop de haine contenue dans son regard. Et encore, c'est une haine étrange qui s'agite dans ses iris miel sombre. C'est un mélange d'émotion diverses mais rien qui ne te permet de dire que son souffle coupé est dû à ta présence trop prêt de lui. La provocation est lancée, tu le sens qui fulmine. « Tu te fous de ma gueule ?! » Ses paroles sont accompagnées d'un crachat au sol et de poings qui se serrent à en faire blanchir les jointures. L'androgyne fait un pas dans ta direction, l'air menaçant. Il va t'éclater la gueule, c'est certain. La fureur suinte de tous ses pores. Il put la haine et la fureur. Tu as vraiment mis ses nerfs à vif pour le coup.

Un murmure lui échappe et tu dois tendre l'oreille pour pouvoir capter ses menaces. « J'vais te faire la peau connard. » Un ricanement dédaigneux passe à nouveau la barrière de tes lèvres et le bleu de tes yeux étincelle. Tu n'as que le temps de placer un « Bouuuh, je suis crève de trouille ! » moqueur avant que les événements ne s'enchaînent sans que tu n'y comprennes quelque chose. Que tu ne puisses les éviter. Tu subis l'assaut de l'autre sans réaliser ce qui t'arrives et c'est sûrement mieux ainsi. Alors que tu es étendu sur le sol qui surplombes les falaises, tu essaies de faire une liste de ce qui vient de se passer. Petit un, le blond t'as agrippé l'épaule violemment. Les marques de ses ongles dans ta peau sont là pour le confirmer. Petit deux, tu t'es brusquement retrouvé buste contre buste avec l'androgyne après t'être fait tiré en arrière. Petit trois, tu t'es retrouvé projeter au sol sans pouvoir réagir. Petit quatre, le blond se trouve désormais à califourchon sur toi, pauvre créature innocente coincée sur le dos sans pouvoir bouger. Enfin ça, c'est que l'androgyne aimerait sûrement croire parce que tu es, certes, un petit gabarit, tu en restes pas moins beaucoup plus fort que lui. L'autre a brandit sa main au dessus de toi, prêt à frapper. Tu te figes, plantant ton regard dans celui de ton agresseur, attendant l'instant où tu devras éviter le poing qui risque très fortement de vouloir abîmer ton joli minois. Sauf que rien ne vient. Vos deux regards s'affrontent un moment, un long moment. Et puis, brusquement, tu bloques la main de l'autre en lui saisissant le poignet avant qu'il ne décide finalement de l'abattre sur toi. Pas que tu crains qu'il te fasse mal, mais plutôt que tu préfères éviter le combat alors que celui qui se retrouve allongé au sol, sous l'autre, c'est toi. Ta poigne fermement ancrée autour du poignet gracile de l'androgyne, tu n'as besoin que d'une dizaine de secondes pour te concentrer. Lentement, tu sens son avant bras qui tremble légèrement. Il souffre. Par ta simple volonté, par tes pensées, par ta deuxième petite particularité. Un sourire mauvais étire le coin de tes lèvres tandis que ton regard sauvage continue de se vriller dans celui qui te surplombes. Il veut jouer ? Tu vas jouer.

Spoiler:

❝ Don’t dry with fakes or fears,

Falling.
Quelque chose d'infime, pareil à une voix bien trop lointaine pour être parfaitement perçue par ma matière grise carbonisée, semblait me souffler interminablement que je venais d'échouer. Misérablement. Alors, bravant vents et marées, je pris appuis sur mon bras ballant que je présumais être le droit, caressant ce support si doux et chaud sous mes doigts. Froissant ce qui le recouvrait de ma prise malhabile et douloureuse, j'y plantais presque mes griffes comme pour ne pas que cette vague étrange et sollicitant tous mes sens à la fois ne me fasse dériver au loin. Il me fallut un certain laps de temps que je juchais comme étant des heures entières, pour assimiler le surplus d'informations importunant mon esprit embrumé d'une même lancée. Qu'avais-je bien pu perdre, exactement, pour que ce sentiment d'amertume s'ajoute aux autres ? Et quelle était cette douleur lancinante me soumettant à ses bons plaisirs ? « Ses bons plaisirs, à qui ? » Doucement, je me décidais à évaluer les dégâts et, un par un, je fis bouger chacun de mes membres en les comptait avec minutie. Tout me sembla plus ou moins normal - hormis la douleur lancinante, tout, jusqu'au moment où je du m'attaquer à mon bras gauche. Celui-ci me donna l'impression d'être passé au rouleau compresseur et, avec la ferme intention de m'éviter le plus de douleur possible, j'ordonnais à mes muscles de se débander. Ce ne fut qu'à cet instant que je pris conscience de l'étau brulant enserrant mon poignet lâche. Je m'y serais bien attardé, si mes oreilles n'avaient pas été prises de sifflements aiguës.

En moins de temps qu'il m'en aurait fallut pour y songer, mon corps partit en avant, ma pommette s'imprimant contre l'étoffe si douce et dont la température mêlée aux picotement désagréables y résidant semblait réussir à réancrer mon esprit sur un point fixe. Mais, aussi bénéfique que cela fut, rien n'arrivais à stopper mon naufrage. Je sombrais. Oui, je sombrais sous une vague si puissante, si meurtrière, que je n'arrivais guère à en trouver le point d'origine. Aucune possibilité d’amarrage. Juste de quoi faire monter un peu plus la frustration et la peur. Cette simple pensée fit alors apparaitre une multitude d'images toutes aussi floues les unes que les autres, représentant de vastes étendues d'eau faisant tanguer ma vue, le tout esquissé dans des teintes monochromes aux reflets infimes de bleu. Un haut-le-coeur me prit soudain. Des perles liquides obstruèrent ma vue. « Je ne sais même pas nager. » Aussi étrange que cela puisse paraitre, l'impression de repartir me pris. De partir très loin. Si loin qu'il m'en aurait été bien peu aisé de revenir sur mes pas, de faire marche arrière. J'étais une fois encore happé par une force inconnue et invisible qui n'avait de cesse de tout dévaster en moi. Trop nuisible pour mon propre bien. J'étais sonné. Oui, littéralement à l'Ouest, aux prises de ce mal brouillant mon esprit que j'eus cru survolté dans des temps meilleurs. Mais, moi, en cet instant, j'étais seulement là. Ma main se referma sur ce contact brulant ma peau au niveau du poignet. Si Dieu existait encore, j'aurais aimé qui fasse de cette chose ma bouée pour ne plus sombrer. Mais, Dieu, ça faisait bien longtemps qu'il m'avait abandonné. Tout comme cet homme qu'il m'avait été brutalement enlevé. Et à cette pensée, une rage sans nom déferla en moi.

« Il n'avait pas le droit ! »
Ravalant un sanglot à demi étouffé, je pris sur moi pour obliger ma vue trouble à reprendre ses droits. Si j'avais bougé pendant mon laps d'étourdissement, rien ne me l'aurait signalé tant mon mal était grand. Il me semblait, même, qu'un nombre infini d'heure s'était écoulé depuis que cette saloperie avait commencée à me ronger littéralement, réussissant à annuler la plupart de mes sens à elle seule. Furtivement, mon cerveau réanimé et mon visage tourné, j'aurais pu reconnaitre ce que j'eus pris comme une bouée de secours quelques instants plus tôt, comme étant une main. Large et chaude. Presque sécurisante. Cette poigne qui avait fait naitre tant de sentiments si paradoxaux en moi. La tête toujours couchée sur ce torse puissant, la langue pâteuse, je desserrais doucement les lèvres avec un entrain dont il aurait mieux valut se méfier.

« — Fais ... stopper ça, bâtard ! Murmurais-je de ma voix enrayée. »

J'allais me le faire.
Oh, oui.

Inconsciemment, ma chevelure se leva sans direction précise, plus menaçante que jamais.

Manque de chance, ta vue brouillée ne peut guère discerner le compteur de la vie du blondi.

HRP; pardon, j'étais trop HS hier.
Tire de cette réponse ce que tu pourras, en espérant ne pas trop te bloquer.

Pozar a écrit:

△ come on, baby, let's just, get drunk, forget we don't get on.

L'androgyne continue de te fixer de son regard miel – qui s'assombrit d'ailleurs dangereusement. Ta poigne est toujours resserrée autour du fragile poignet de l'autre et son bras ne cesse pas une seule seconde de trembler. Il souffre, par ta faute. Et tu t'en contrebalances. Enfin, non. Pas vraiment. Tu ne sais pas, pas vraiment. Il y a un truc en l'autre qui fait que tu veux le voir ravaler son venin et pourtant, c'est toi qui le pousse à le cracher. Toujours plus, toujours plus loin dans la provocation. Tu le provoques pour qu'il devienne vipère. Tu adores ça, tellement. Tu veux devenir sa haine pour que la tienne cesse un instant. Un court instant, le temps d'un répit. Reposes toi de toute cette haine, de toute la haine qui t’habite, qui brûle dans tes veines. Tu as la haine contre tout le monde et personne en même temps. Tu as la haine sans savoir pourquoi. Tu sors vaguement de la brume de tes pensées quand tu perçois un léger mouvement du poids qui te maintient au sol. Il est toujours assis sur tes hanches, le con, et il fait genre de remonter ses manches sur ses bras. Ses bras si fins, si risibles. Tu pourrais le retourner d'un violent coup de rein et l'envoyer valdinguer dans le vide, directement en première classe pour aller faire un petit coucou à la mer royale. Et pourtant. Pourtant, tu ne bouges pas. Tu laisses le visage de l'autre se teinter de fureur et ses lèvres se retrouver pour dévoiler ses canines. Il montre les crocs, comme toi auparavant. Un ricanement moqueur reste coincé dans le creux de ta gorge et seules tes iris s'illuminent de moquerie et d'arrogance. Il te fait rire avec ses mimiques de haine et d'irritation. Il ne fait pas le poids, pas face à toi. Tu pourrais le cramer dans la minute qui suit ou le faire se rouler parterre de douleur. Il est faible. L'hésitation qui perce sa voix, si petite voix, te tire à nouveau de tes songes et tu esquisses un sourire insolent. « Lâche ça, avant que je ne décide de te déboîter l'épaule. » Sa main qui n'est pas prisonnière de ta poigne vient s'emparer de ton épaule, et, encore une fois, ses ongles s'incrustent dans ta peau. S'il y a bien quelque chose qu'il sait parfaitement faire, c'est ça. Te défoncer la peau avec ses ongles. Espèce de sauvage, va.

« Putain … Fait chier ! » Tu le vois pas réellement souffrir mais tu sens son avant-bras qui tremble et ça te suffit pour savoir que tu contrôles encore ton pseudo 'don'. Bizarrement tu sais que, dans plusieurs longues minutes, tu sentiras toi aussi le contre-coup de cette utilisation volontaire de cette faculté. Tu le contrôles beaucoup moins bien que ta pyrokinésie, c'est indéniable. Et frustrant sans vraiment l'être. Tu es feu, pas souffrance. Même si, parfois, t'es quand même bien content de l'avoir cette possibilité de faire souffrir les gens par une simple pensée. « Qu'est-c'que c'est que cette merde ? » Tu vois ses doigts se crisper une seconde avant que l'enchaînement des événements ne te semblent fous et discontinus. Il y a le regard de l'androgyne qui bascule dans le vague, très loin des falaises surplombant la mer royale et de tes orbes orageuses qui continuent de fixer ce regard miel. Tu rétorques un « Cette merde, c'est une partie de moi. » qu'il n'entendra sûrement pas tellement son esprit divague. Puis, bras tendu sur ta poitrine, le voilà qui se redresse. Et encore ses ongles qui griffe ta peau, comme bien trop souvent depuis votre rencontre. Tu vas finir par avoir le corps consteller de cicatrices avec lui. Un léger rire, réellement amusé pour une fois, t'échappe sans que tu ne puisses le retenir. Il y a l'autre qui s'effondre sur toi, sa tête sur ton torse, immobile. Sa main se referme sur la tienne qui enferme toujours son maigre poignet. Tu sens ta peau qui brûle contre la tienne. Et ça n'a rien d'une réaction chimique. Tu vas réellement le brûler si tu ne baisses pas ta température corporelle maintenant. Brutalement, ton corps se refroidit. C'est net, soudain et dangereux. Tu dois cesser de passer du chaud au normal d'un battement de cil, ton organisme finira par ne plus le supporter. Un jour ou l'autre, tu mourras de ta pyrokinésie. De ton feu. Tu mourras de toi. Tu sens sa bouche bouger contre ta poitrine avant même que les mots n'en sortent. « Fais … stopper ça, bâtard ! » C'est un murmure que sa voix rauque parvient à te faire entendre et tu jettes un coup d’œil à sa chevelure qui se dresse étrangement autour de lui. T'avais raison d'être suspicieux, tiens. Un grondement sourd t'échappe face à la menace et tu dois te concentrer pour éviter de faire de ton corps un brasier vivant. Tu désignes les mèches pâles avec l'ensemble que forme ton poignet accroché au sien. « Sympa, les cheveux. » La douleur qui parcourt de les veines de l'autre vient de cesser.

Spoiler:

Pozar a écrit:

△ and the moment to die,
it's the moment of truth and the moment to lie, the moment to live.

Tu le sens reprendre vie au dessus de toi et la marionnette désarticulée de toute à l'heure semble se remettre à fonctionner correctement. Contrairement à toi, d'ailleurs. Toi qui ressent le contre-coup de ta p*tain de deuxième particulière que tu ne maîtrises que très peu. Toi qui ne peux t'empêcher tes membres de trembler imperceptiblement. Toi qui subit les effets négatifs de cette p*tain de faculté à pouvoir faire souffrir les gens par la pensée. Pour le coup, là, c'est toi que la douleur a pris d'assaut. Et puis, brusquement, elle s'en va. Au moment même où le sourire malicieux de l'androgyne retrousse ses lèvres. Connard va. Tu sens ses longs doigts graciles défaire ta poigne de son poignet maigre et tu ne peux rien faire pour le contrer. Et ça, ça te met en rage. Tu auras envie de le retourner pour le balancer du haut de la falaise, mais, étrangement, les tremblements de douleur de tes membres t'ont rendu plus faible que prévu. Le temps que tu te concentres pour essayer de chasser la souffrance qui court dans tes veines, il a le temps de prendre le dessus sur toi. Tes poignets se retrouvent plaqués au sol, maintenu par ses mains et par ses foutus cheveux pâles. C'est seulement lorsqu'il se penche sur toi – qu'il fond sur toi plutôt, tel le rapace sur sa proie, que tu réalises qu'il a eu le temps de se redresser sur tes hanches. Et puis il y a son sourire, aguicheur, qui te donne envie de vomir. Pas que tu sois homophobe et quelque chose dans le genre. Bien au contraire. Tu aimes les hommes comme tu aimes les femmes, sûrement plus même, beaucoup plus. Mais ce sourire aguicheur, tu le perçois comme tout autre. Comme sa pseudo-domination sur toi, sur ce mépris qu'il t'inspire et sur ce sentiment de muscles courbaturés qui parcourt encore tes membres. Il se penche alors sur toi, sa longue et blonde chevelure cascadant autour de vos deux visages. Et tu perçois la lueur folle qui s'agite dans le miel de ses orbes. Tu te demandes un instant si ce même regard dément va te changer en pierre, comme Méduse, cette connasse de Méduse. Tu perçois les lèvres du blond qui frôlent ton lobe d'oreille avant d'entendre le son de sa voix mielleuse, comme en décalage. « Je vais t'enculer bien profond, sale petit con. » Ton corps s'enflamme intérieurement. C'est brutal, sauvage, incontrôlé. Une vingtaine de degrés en plus sans prévenir, bien trop pour un corps autre que le tien. Mais tu as l'habitude et c'est le son rauque de ta voix qui brise le silence qui avait suivi la réplique de l'androgyne. « Inverses pas les rôles, papy. » Toujours cette délicieuse provocation et ce corps brûlant sous celui de l'androgyne. Et d'un violent coup de rein, tu re-bascules la situation en ta faveur. Tu te contorsionnes pour arriver à te retrouver au dessus et tu y parviens malgré tout. Difficilement. Ses poignets toujours accrochés sur le tien, sa chevelure vivante suivant le mouvement, tes orbes métalliques le fusillent allègrement. Et pourtant. Tout ça, ça t'amuse.

Spoiler:

❝ Pick me, choose me, love me.. ❞

« — Inverses pas les rôles, papy. »

Brusquement, tout s'enchaina très vite. Trop vite. Tes perceptions passablement éméchées par la douleur physique anciennement encaissée, tu ressentis très clairement le frottement de ses hanches entre tes cuisses. Cela éveilla inévitablement la peur d'en subir les conséquences que l'homme de soixante ans, dans son corps originel, n'aurait pu savourer. Au fond de toi, tu vis l'embarras mêlé à l'agacement partir empourprer tes joues. Et tu aurais été le premier à avouer avoir besoin de tout, sauf de ça.
Laissant le blondi t'allonger à son tour sur l'étendue d'herbe encore humide, un frisson te parcourra sous l'attaque traitresse du froid contre ton dos. A l'inverse, le corps perché sur le tiens semblait bouillonner intérieurement, rougissant ton épiderme à son contact. Étrangement, cela semblait te plaire infiniment. Sentir la puissance du regard perçant de l'autre sur toi, sentir sa peau tout contre ta peau, vos membres emmêlés, vos tignasses aussi ébouriffées qu'elles ne l'auraient été au lendemain d'une nuit de pure luxure. Ouais, t'aimais foutrement ça.
Relevant ton regard vers le sien l'espace d'un quart de seconde, tu te pris à contempler toute la complexité de ses iris tempétueuses. Tes mains relâchant ses poignets avec lenteur, ton inconscient y laissa cependant s'enrouler délicieusement quelques mèches d'un blond délavé. La proximité était telle que ton souffle mentholé se perdit dans le creux tentateur de son cou. Tu te dandinas alors quelque peu sous son corps imposant, cherchant une position plus confortable pour ton dos douloureux. Tes bras effleurèrent les siens, tendrement. En cet instant, tu n'aurais guère sur dire à quand remontait ta dernière partie de jambes en l'air. Mais ça, ça ne comptait plus, non. Et tu te languissais sous ce charbon ardent réussissant si admirablement à gommer tous les autres de ton esprit embrumé. Tous jusqu'au dernier. Et c'était reposant, jouissif aussi.
Ta main gauche remontant délicieusement vers son visage, ton pouce caressa les trois petites entailles labourant ses joues sous ton œil captivé. Tes doigts sur sa peau halée te semblaient former une osmose parfaite. Mais déjà ta délicate menotte partait se perdre dans les mèches blondes, entourant fermement la nuque noueuse. Un sourire espiègle naquit sur ton visage à nouveau joyeux. Ça t'avait tant manqué ...

« — Si être au dessus peu flatter ton ego, soit. Mais vas pas croire que je vais te laisser avoir l'avantage, jeunot. Les frissons s'éveillant sous tes caresses te rendaient que plus enflammé encore. »

Doucement, comme fébrilement, ta main droite alla dessiner des arabesques imaginaires sur le tissus bien trop encombrant à tes yeux. Du bous des doigts, tu semblais redécouvrir la puissance d'un buste masculin. Et alors, ta poigne agrippa largement la matière si douce, l'utilisant pour remonter ton buste vers le siens. Sauvagement.

« — Et là, tu fais quoi ? lui murmuras-tu de bous des lèvres, effleurant la peau brulante et tentatrice. »

Ta jambe se recourbant, ta cuisse vint se loger lascivement entre vos deux corps, joueuse.

Pozar a écrit:

△ acting like i was part of your property.

C'est dans un brouillard étrange que ton cerveau a décidé d'évoluer. De loin, c'est une sensation vague – floue, tu perçois les pommettes qui se colorent de carmin l'instant d'un instant de l'autre. L'humidité de l'herbe se répand aussi sur les parties du tissu de ton baggy qui touchent le sol mais ton corps est trop brûlant pour ressentir la moindre goutte d'eau. Délicatement, des petites gouttelettes d'humidité perlant sur les brins d'herbe viennent rouler sur tes doigts et tu les contemples un instant sans réellement les voir. Tout est flou. Ton regard est fou, ton corps est flou, son corps est fou, tes sensations sont floues. L'espace d'un court instant tu es, déconnecté. Quelques secondes, très courtes. À peine le temps de comprendre. Le feu te consume. Tu brûles, littéralement. Intérieurement, dangereusement, inconsciemment. La peau de l'androgyne rougit légèrement là où vos peaux se touchent et tu n'y prêtes pas attention. De toute façon, tu n'es qu'à demi conscient de tes actes. Vos peaux se frôlent, vos membres sont emmêlés entre eux, vos regards se croisent, vos tignasses sont aussi ébouriffées l'une que l'autre. C'est un brouillard de vos corps que ton esprit tente d'analyser. Ta pyrokinésie continue à bouillir en toi, les tremblements de tes membres s'apprêtent à faire leur grand retour et tu perds peu à peu pied. Il n'y a plus rien qui connecte dans ton esprit et c'est l'orage sous ton crâne. Ça cogne de tous les côtés et tu ne veux qu'une chose ; que ça cesse. Tout de suite, maintenant, immédiatement. Tu ne te rends même pas compte que tes poignets n'ont plus que de mèches de cheveux comme prison et que tu pourrais te défaire d'elles d'un mouvement de poignet bien placé. Et il y a ce souffle mentholé dans ton cou que tu ne ressens pas, qui glisse sur ta peau sans te faire réagir.

Froid.
C'est la sensation qui te fait repartir brutalement ton cerveau. Tes yeux sont toujours posés sur le corps qui se tient en dessous de toi, mais désormais, tu t'es de nouveau glisser dans ton corps. Ton cerveau analyse le chemin de la sensation de froid sur ta peau, allant des cicatrices sur ta joue pour finir par se perdre entre ta nuque et ta tignasse dorée. L'espièglerie qui teinte le sourire du blond te fait réaliser que c'est bien ta peau qui frisonne sous le passage de la main de l'autre. « Si être au dessus peu flatter ton ego, soit. Mais vas pas croire que je vais te laisser avoir l'avantage, jeunot. » Malgré ta peau qui continue de réagir aux caresses de l'autre, c'est un sourire goguenard qui étire tes lèvres quand tu rétorques. « T'inquiètes, mon ego, il va parfaitement bien. » Et la main de l'autre part faire un tour sur ton torse, retraçant le corps de ta poitrine du bout des doigts. Comme un aveugle découvrirait le monde. Ça te fait rire, et sans que tu t'en rendes vraiment compte, un rire silencieux secoue ton torse. Vos deux visages sont brusquement rapprochés par l'autre blond qui empoigne ton t-shirt pour se redresser sans effort et te murmurer quelques mots, bouche effleurant la peau hâlée. « Et là, tu fais quoi ? » Tes iris sauvages étincellent et d'autres paroles s'échappent d'une bouche qui frôle sa jumelle. « Je te baise. » Dans tous les sens du terme. De la provocation à l'état pur – quoique ?. Vos lèvres se heurtent alors que vos torses se percutent presque en douceur. C'est sauvage et inattendu. C'est brûlant.

Spoiler:

Pozar a écrit:

HRP.
(j'aurai voulu répondre hier soir, mais en rentrant du cheval, j'étais carrément out. sorry ._.)(du coup, j'ai fais de pozar un gros connard. en quelque sorte, 'fin ça dépend comme réagi ink en fait.)(pauvre ink, j'le plains)(on va dire que c'était pour fêter mon premier post sur la page deux hein)

△ and you've got the faith that i could bring paradise.

C'est étrange comme sensation. Il y a cette attirance mêlée au plaisir qui tournoient dans un coin de tête et de l'autre, il y a cette impression d'être à mille lieu des falaises – brûlant d'un sentiment indéfinissable. Il te semble n'avoir aucun contrôle sur les mouvements de ton corps, ton esprit a opté pour une révolution. Et pourtant, tu le contrôles. Ce n'est pas ton corps qui a posé tes lèvres sur celles de l'androgyne. Ce n'est pas lui, c'est toi. Seulement toi. Tu as donc encore un peu d'ascendant sur ton propre corps, mais tu as l'impression d'être hors de lui, d'agir en superposition. De survoler ton corps tel un fantôme, d'errer sans trouver la clé qui ouvre la porte pour rentrer dans ton organisme. C'est un truc curieux à ressentir, mais tu nages dans un cocon de ben-être que tu ne briserais pour rien au monde. Il y a le feu qui brûle dans tes veines, quelques picotements restants de ton deuxième « don » et l'étrangeté que te fait éprouver le blond. C'est un cocktail explosif qui te fait le plus grand bien. Tu adores, tu en redemandes. Encore et encore. Tu ne chasserais cette perception en aucun cas. Vos lèvres finissent par rompre le contact et la respiration erratique de l'autre se heurte à ta bouche. Tu ne retiens pas le frisson qui remonte le long de ta colonne vertébrale alors que tu tends l'oreille pour discerner les quelques mots qui réussissent à s'échapper de la bouche de l'androgyne. « Je ... crois que je déraille. » Ta bouche, étrangement, ne sourit pas. Mais l'immensité bleue de tes yeux s'en charge à sa place. C'est à la fois de l'amusement, de la provocation et une touche de … tendresse ? Qu'on peut lire dans tes iris. « La chute n'en sera que plus belle. » Lui réponds-tu à voix basse. C'est à double sens. Tu risques de te prendre un coup s'il le comprend du mauvais sens. Mais tu ne te préoccupes pas de l'effet de tes mots. Pas maintenant, pas alors qu'ils se sont déjà sauvés de ta bouche. C'est quitte, ou double.

Vos bouches se complètent à nouveau, à sa demande. À sa rage, plutôt. Ses lèvres te dévorent sans que tu ne trouves rien à redire et les tiennes leurs répondent. Avec envie, avec plaisir. Elles sont affamées et tu as déjà passé trop de temps à les appâter. C'est comme secouer un bon gros morceau de viande sous le nez d'un lion qu'on a fait jeûné pendant plusieurs jours. C'est risqué, très risqué. C'est dangereux. Les doigts de l'autre cherchent tes propres doigts pour tenter de provoquer l'espoir de les voir s'entremêler et tu leurs fait cet honneur. Vos doigts s'entrelacent finalement … L'espace de quelques très courtes secondes. Déjà, tu fais courir ta main sur le chemin inverse et elle glisse le long du bras de l'androgyne pour finalement s'en aller en même temps que ton corps recule de celui qu'il surplombe. Entre vos bouches, un fin filet de bave illustre encore l'esquisse de votre baiser. Il se brise lorsque tu te mets droit pour de bon. Tes pieds retrouvent leurs appuis et tu te relèves lentement. Tes yeux se détournent du miel qu'ils affrontaient jusqu'à présent. Tu lui tournes désormais le dos – laissant libre à n'importe quel coup de couteau par derrière. Tu t'approches du bord des falaises, pas par pas. Tu finis par pivoter sur tes pieds, les talons au dessus du vide, en équilibre sur la partie stable de tes chaussures. Tes océans orageux cherchent le contact avec le blond et le vent se glisse contre ta nuque. Tu frissonnes. Et il y a, au fond de ses deux lacs, ces quelques mots murmurés. Retiens moi ?

HRP, pour mercredi soir, y-a pas de soucis. J'avais cramé que tu ne répondais pas tout le temps, ces soirs là. Et je comprend parfaitement. (puis, personnellement, je trouve Pozar toujours aussi classieux. c'est fou.) (bon, j'ai hésitééé (avec surplus de -é, genre grave hésité) avant de poster.)

... est un double mâle. ❞

Sa bouche quitte la tienne, tout comme ses phalanges sur ton avant-bras et ton esprit tourmenté a le plus grand mal à tout assimiler. Là, comme agonisant le regard dans le vague, tu semble avoir perdu ton héroïne. Cette vague de plaisir, ce remous t'excitant si profondément, vient tout bonnement de se faire la malle. Te laissant là, sur ce sol à demi-boueux qui a prit un malin plaisir à niquer ta si belle tenue au coût inestimable. Mais, tu t'en branle, toi, de tes pans de soie souillés. Toi, dont la main progresse dans son ascension vers tes lèvres. Là où leurs consœurs n'ont laissées que l'esquisse de l'abandon, de l'envie et du froid. Perfide solitude. Tel un nouveau-né arraché au ventre de sa mère, tu sens doucement le fin filet de salive sur ton menton. Dévalant quelque peu ton cou gracile, tes doigts se perdirent au touché de la texture humide. Humide, comme tes deux orbes. Puis, prestement, ton revers de paume rageur vient essuyer malhabilement les preuves du crime si odieux. Ton esprit semble luter contre les engrenages du temps, comme dans l'espoir de pouvoir effleurer à nouveau le fruit défendu pourtant porteur de tant de luxure. Mais, c'est trop tard, tu le sais, tu le sens. C'est fini.

Décollant tes épaules du sol, le corps furtivement plus léger, tu le cherche des yeux. Et tu t'horrifie face à la dure réalité. Pire qu'un gamin rebelle, le voilà repartit une nouvelle fois braver l'immondice des cieux. Tu le vois porté pas ses pas à quelques centimètres du vide et toi, le buste lâchement relevé par l'appuie de tes bras giflés par la morsure du vent, tu le vois faire volte-face, tanguer, puis se stabiliser. La technique te parait si maladroite qu'une peur sans nom te bouffe les entrailles, te menaçant de te faire gerber tes tripes. Tout ça, cette stupide connerie, tu te refusais à ce que ça se finisse comme cela. Tu ne le méritais pas. Ne le savait-il donc pas ? La chute serait sans précédent. Et, étrangement, tu finis par brider ta matière grise, bêtement. Avec une brusquerie à en faire défaillir tes jambes pareilles à de la gomme sous un soleil hardant, tu t'élance. Poussé par cette petite voix au fond de toi, tu te refuse catégoriquement à cet avenir là. Tout simplement. Parce que tu n'es qu'un idiot complet.

Était-ce à cause de ses iris trop profonds t'aillant donnés l'impression de se confesser à toi, ou bien était-ce simplement toi qui t'emballais en solitaire ? Quelle que soit la réponse, ton dévalement hardant de la distance entre vous ne l'attendit guère. Tu t'enfonçais tête la première dans les emmerdes de façon préméditée. Plus ou moins. C'était si gros, que tu courais à ta perte, que tu n'en eu guère cure. Ton monde semblait s'être rapetissé à la personne du blondi, bercé par le vide béant n'attendant que lui. Le souvenir du sentiment d'euphorie t'aillant quitté par sa faute, tu semblais prendre sans cesse plus de vitesse encore. Le choc fut puissant. Si dévastateur que tu en aurais presque ricoché contre lui, mais tes bras l'enlaçant firent leur boulot. Doucement, tu te lova contre lui, ta tête venant épouser sa poitrine avec bien plus de délicatesse que le reste de ta silhouette d’androgyne. Mais, tu savais. L’attraction avait été trop forte. Alors, simplement, tu murmuras ces quelques mots qui furent vos préliminaires. Ta voix sembla les prononcer d'un timbre tout aussi proche de la frontière du craquèlement, que ça en aurait été presque tordant. Mais, paradoxalement, seul l'arrière goût de déjà-vu - que tu ne t'expliquais pas - vint t'emplir l'estomac. Silencieusement, tu partis dans tes litanies de promesses infinies. Car plus jamais, plus jamais tu accepterais l'absence ou bien même l'abandon d'un tiers. Plus jamais. Et sans réellement le comprendre, tu venais de creuser ta propre tombe.

« — Si tu sautes, moi je saute pas vrai ? »

Un haut-le-cœur te prenant,
Ton estomac se serrant,
Ce fut ta plus belle descente en enfer.

Spoiler:

Pozar a écrit:

HRP.
(bouuuuuh, c'est lâche ça comme réponse)(du coup, je t'ai improvisé un petit truc alors si ça te convient pas, hésites pas à me le dire)(et scuzy, ma réponse est pas terrible terrible, j'ai une migraine qui revient par intermittence et c'est plutôt chiant pour écrire ._.)

△ i don't believe that anybody feels the way i do about you now.

En équilibre instable au bord du vide, tes océans sont irrésistiblement attirés par le moindre mouvement de l'androgyne. De sa main qui remonte à ses lèvres où se tenaient leurs semblables quelques instants avant au du fin filet de salive qui glisse sur son cou, en passant par ses éclats de miel qui s'assombrissent en s'humidifiant. Chaque de ses gestes sont réalisés par ta faute. Ils sont ton œuvre. Et tu n'as vraiment pas de quoi être fier. Son regard légèrement hagard quand il te cherche des yeux te donnerait presque envie de le serrer dans tes bras et de lui chuchoter des mots doux au creux de l'oreille. Et puis, il te trouve. Planté au bord du vide, flirtant dangereusement avec la chute dans la mer. Avec la mort qui t'attends. Tu rencontres ses iris clairs qui te fixent elles aussi et avant que tu ne réalises qu'il s'est propulsé sur ses jambes avec une énergie dont tu ignorais l'existence. Sous la force de la demande, tu as cru qu'elles défailliraient, mais non. Il est debout et te percutes à pleine vitesse en l'espace de quelques secondes. Tu dois forcer sur tes propres appuis pour ne pas que vous vous retrouviez tous les deux dans l'eau dans la minute qui suit. Sa tête collait à ta poitrine, tu réalises qu'elle s'emboîte parfaitement à l'endroit où elle s'est posée. Comme des legos, songes-tu, amusé. Ses bras t'encerclent avec la peur de te voir tomber dans le vide et tu sens la pression qu'il met dans son emprise pour ne pas te voir succomber à la tentation de la mer royale. Il ne veut pas te céder à la grande Faucheuse. Ça t'amuse réellement et le sourire amusé qui se dessine sur tes lèvres est étrangement sincère. Tu sens sa bouche bouger contre ton torse et tu as l'impression que sa voix résonne en toi. C'est étrange.

« Si tu sautes, moi je saute pas vrai ? » Ce sont les mots exacts qu'il t'a adressé au tout début de votre rencontre. Tu commences par ne rien répondre, ses mèches blondes un peu rebelle te chatouillant le bas de visage et ton cou. Finalement, tu te décides à lui donner une réponse. « Vrai. » Et c'est la vérité, tu le sais. Tu sais parfaitement que si tu sautes, il fera tout pour te rattraper avant que tu ne meurs, quitte à sauter lui aussi. Il est prêt à se jeter dans le vide, pour te sauver. Pour toi, l'inconnu dont il ne connaît même pas le nom. Et même si ça te reste coincé en travers de la gorge de l'avouer, ça te retourne l'estomac. C'est un truc étrange, une sensation jusqu'à présent inconnue. Même avec Osva, tu ressentais pas ça. Ce besoin d'éviter le dernier voyage à l'autre, ce besoin de protéger. Lentement, tes bras s'écartent de ton corps pour venir à leurs tours encercler le corps filiforme de l'androgyne. Et là, tu le serres contre toi. Fort. Comme s'il allait s'envoler et disparaître. À jamais. Tu te demanderais presque si tu as peur de le voir s'en aller. Mais tu ne le fais pas. Tu ne veux mettre aucun mot sur ce qu'il te fait ressentir, faire ou provoquer chez toi. C'est étrange, confus et inconnu. Et tu préfères que ça en reste là. Indécis et sans mot précis à mettre dessus. Doucement, ton étreinte s'écarte de lui, ton corps se libère de ses bras, ta main court le long de son avant-bras et vos doigts s'entremêlent. Tu fais un pas sur le côté, puis en avant et tu avances coûte que coûte vers le bord éloigné de la falaise. Tu ne laisses pas le choix à l'autre blond, tu le ramènes vers l'endroit « sécurisé » de la falaise et son corps fini par être plaqué sur le tronc d'un arbre qui a poussé sauvagement ici. Ta main droite n'a pas lâché celle du blond alors que ta bouche s'empare de la sienne. C'est brutal, sauvage, affamé. Salvateur.

Pozar a écrit:

HRP.
(j'me posais justement la question .. et j'te laisse le grand honneur d'y répondre.)(non, c'est faux)(sérieusement, je sais pas si on doit modifier le titre ou pas, ça dépend où vont aller les choses)(quoique là, y'a plus trop trop de doutes possibles, hrm)(après, si on arrive pas à se décider, on peut toujours faire une ellipse et foutre des flashbacks de leur fabuleuse partie de jambes en l'air dans nos réponses suivantes si besoin)(mes idées sont nulles haha. j'attends ton avis pour faire réellement bouger les choses, du coup) (ce qui suit est donc une réponse inutile, mais on lui en veut pas)

△ if one day you come for cry, i think that i'll want you,.

Vos bouches se quittent pour partir à la recherche du précieux oxygène et tu aperçois vaguement du coin de l’œil un éclat d'argent perdu au milieu de l'herbe boueuse. Tu n'y prêtes pas attention alors que le souffle erratique du blond se meure dans ton cou. Il tombe au sol, dos contre le tronc d'arbre où tu l'as plaqué et tu sens ses mains t'attirer vers le bas toi aussi. Lentement, avec hésitation, tu te laisses tomber à genoux à ton tour. Vos lèvres se retrouvèrent comme si elles craignaient de ne jamais se recroiser et vous vous embrassez à en perdre le souffle. Et puis, sa bouche quitte à nouveau la tienne pour aller se perdre sur le chemin de ton cou. Tu sens son souffle, ses baisers papillons et ceux, presque brutales, qu'il offre à la peau hâlée de ta jugulaire. Tu réalises que tu as vingt-et-un, qu'il en a une soixantaine et que, là maintenant, tu te sens bien. Encore une fois, ce sont ses lèvres contre ton corps que tu sens bouger avant d'entendre les mots qu'elles produisent qui te sortent de tes pensées. « Baise-moi. » Tu ne peux t'empêcher de laisser un éclat de rire t'échapper. Un rire sincèrement amusé. « Avec plaisir », lui réponds-tu d'un ton rauque. Ta nuque se laisse aller en arrière, ta gorge en offrande à cette bouche tentatrice qui te dévore de ses dents. Et tu sais déjà qu'un superbe suçon est en train d'éclore sur le voile hâlé de ton cou. Les mots d'après te figent intérieurement sans que rien ne se ressente de l'extérieur. « Ne me quitte pas. » C'est comme si le feu de tes veines s'était changé en lave et que cette même lave venait de se solidifier. Tu ne sais pas comment réagir. Ton cerveau vient de court-circuiter et les fonctions « réflexions » sont en mode black-out. Il n'y a plus rien qui ne marche correctement dans cette foutue caboche.

Son rire léger résonne au creux de ton cou et te fait l'effet d'un électrochoc, sans pour autant te faire retrouver tes capacités de réflexion. Ces derniers mots t'en réellement sonnés, il faut croire. Tu sens son cœur qui ne cesse de s'emballer tout contre ta poitrine et tu te satisfait de savoir que le tien reste sur le rythme tranquille qu'il adopte continuellement. Ça, tu maîtrises. Au moins, ça. Ses bras viennent délicatement s'enrouler autour de ta nuque et ses jambes font de même pour tes flancs. Tu te sens prisonnier. Tu as l'impression de ne plus rien contrôler et ça te fait carrément flipper. Tu ne sais plus comment réagir. Tu es sur le fil de l'équilibriste et tu es au bord de la panique. Tu vas tomber et t'éclater la gueule sans pouvoir rien faire pour stopper – ou amortir – ta foutue chute. Et tu refuses tout bonnement que ça arrive. Mais d'un côté, tu n'attends que ça. Tu es partagé entre l'envie de chuter encore plus bas et celle de remonter toujours plus haut. Ses derniers mots viennent t'achever en traître, les salauds. « Je m'en fous pas mal des détails. Juste, accepte-moi. Tel que je suis, comme tu me vois. Ne me laisse pas. » Ce sont des murmures qui partent de ton épaule, où est lové sa joue. Ce sont des tueurs sans aucune pitié. Et tu les haïs autant que tu les remercies. Tu songes à tout ce que tu pourrais lui envoyer à la gueule sans aucun remord. Tu n'as jamais eu aucune compassion pour tous tes ex, pour tous ceux et celles qui sont passés dans ton lit. Tu les a tous rejetés les un(e)s après les autres, changeant la durée du temps dont tu as profité d'eux/elles. Tu en as volontairement fait de la charpie. Ça t'as rendu joyeux parfois. Et là, tu te retrouves comme un con, à pas quoi savoir répondre à un mec dont tu connais plus les lèvres qu'autre chose. Tu ne connais même pas son foutu nom. Ton visage est parti reposé sur l'épaule maigre de l'androgyne et tu t'entends chuchoter cet unique mot plus que tu ne te sens le dire. « D'accord. » Les mots ont dépassé tes pensées. Tu frémis à cette entente. C'est ta voix, ta putain de voix qui vient de dire ça. Mais dans quel bordel monstre tu t'es encore engagé ?

Pozar a écrit:

HRP.
je te rassure, c'est très très très loin d'être pourri. du coup, après ton superbe revirement de situation, je ne peux que te suivre dans cette direction là. on dit bonjour à pozar le connard 8D (je modifie si un truc te dérange !) (oh, après relecture, j'me suis peut-être un peu emballée là. bref, ceci est mon plus gros pavé de tout le sujet.)(et pozar est horriblement vulgaire à la fin, scuzy D: )

△ there is thunder in our hearts, baby.

Alors qu'un frémissement te parcourt, tu le sens ouvrir la bouche pour te dire quelque chose. Sa vie. Il te raconte sa vie, les détails qui ont fait ce qu'il est devenu à l'heure d'aujourd'hui. « Mon véritable nom, c'est Harry. Harry, Jasper Barrow. » Sa main se glisse entre vos corps, furtive et prédatrice. Les mots continuent de filtrer à travers ses lèvres. « Je t'ai mentis, ça fait déjà un moment que j'ai passé le cap de la soixantaine. Mais tu comprend, quand ont en arrive à ce stade là, on évite de compter les jours. Voir même les années. » Ton corps se tend, pas parce qu'il t'a menti – ça tu t'en fous, mais parce que sa main sait parfaitement ce qu'elle fait. Elle connaît son rôle à la perfection. Elle exécute le rôle de sa vie, celui qu'elle a toujours connu. Et elle fait ça royalement bien, la traître. Le blond, Harry donc, continue de parler. De faire taire les illusions sur sa vie. « Et ouais, le petit vieux est d'ailleurs pédé depuis ses onze - douze ans. A l'âge des découvertes, des premières fois. Un gosse, en somme. Maintenant devenue relique. Doux paradoxe. » Tu enregistres tous ce qu'il te dit, imposant à ton cerveau de se concentrer sur les mots prononcés et non sur cette main qui poursuit son petit bonhomme de chemin vers ta virilité. Tu ne peux t'empêcher de frémir tout en réfléchissant. Lui raconteras-tu, toi aussi, ce qui a fait que tu sois devenu l'homme qui se tient actuellement au dessus de lui ? Tu hésites. Il n'a pas besoin de savoir qui tu es. Non, il n'a pas besoin. Mais il le mérite, et ça, ça change tout. « De la famille, j'en ai foutrement plus. Ce qui n'est pas pour me déplaire … Ils étaient du genre profondément pieux, ces gens là, tu vois. Alors j'imagine que tu n'as pas besoin que j'te fasse de dessin. » Ta respiration se hache contre ta volonté et tu jures mentalement. Il te fait prendre ton pied, ce salaud. « Fils unique. Pas d'bestiole, rien. Juste ma bite, ma main et ma putain de cervelle pour me divertir. » De rauques gémissements t'échappent et tu ne t'en caches pas, fermant simplement légèrement les yeux sous les ondes de plaisir qui parcourent ton corps. « C'est marrant, quand j'y pense, à chaque coup que j'me tire, à chaque tripe, God tout puissant semble prendre un malin plaisir à me punir … Mais, je ne t'apprend rien, là. Tu ne pensais tout de même pas être le premier. Rassure-moi. » Les mots ne s'arrêtent pas, le silence ne revient pas, la chaleur qui t'envie s'intensifie et l'azur de tes iris devient orageux. Il y a son rire jaune et ses dents contre ta gorge. C'est étrangement tendre. « Tu n'es pas le premier, à m'avoir éclater ma belle gueule d'enculé. Mais, en soixante piges, tu me diras que ça non plus, ça ne t'étonne pas. » Ton dos se cambre légèrement, la main de l'androgyne œuvre parfaitement, vos bouches se trouvent et ta langue partent dans un ballet endiablé avec sa jumelle. « Je n'en ais connu qu'un autre, comme toi. Ni trop, ni trop peu. Un idéal dans un tel merdier. Et Dieu seul sait combien j'ai essayé de le garder. Je m'étais pourtant acharné à l'aimer. Mais il faut croire que ce n'était pas à ma portée. » Alors il a connu quelqu'un d'autre. Tu n'es pas seul, tu n'es pas le seul. Tu le savais, tu le présentais, et la confirmation t'arrache un rire. Tu jouis alors qu'il t'adresse les derniers détails de sa vie, et ton corps tremble doucement sous la chaleur qui se propage dans tes veines. « Tu n'as qu'à faire ce que bon te semble de ce ramassis d'ordures. Après tout, qui s’intéresserait à la vie futile d'un demi-mort. » La chaleur et ta pyrokinésie qui brûlent en toi sont un sacré mélange et une perle de sueur roule le long de ta nuque.

Tu ne te laisses pas le temps de savoir le plaisir qu'il a provoqué en toi et les mots passent la barrière de tes lèvres sans que tu ne t'en rends vraiment compte. Tu lui rends la pareille. « Là-bas, je suis Ares. Ares Ulisse Mastroianni précisément. J'aurai vingt-et-un dans pas longtemps, j't'ai pas menti. Ça sonne comme une constatation … et c'est véritablement de ça dont il s'agit. Je suis bisexuel depuis la première fois que j'ai décidé que ma vie serait régit par les histoires d'un soir. L'amour, c'est dégueulasse. Tu sais que tu risques gros en disant ça, mais tu en as strictement rien à faire. Tu es comme ça, franc et un peu beaucoup connard sur les bords. Mère toxico, père alcoolique, placé en foyer depuis mes trois ans, à la rue depuis mes dix-sept ans, apprentissage de la vie dans la rue par une prostituée. Ça, c'est ma vie jusqu'à mon arrivée ici. Passionnant, n'est-ce pas ? Ton ton est foutrement ironique. J'sais pas si mes parents ont copulé derrière mon dos, … sûrement. 'Doit y avoir des gamins sans parents partout. Avec un peu de chance, ils seront pas devenus des connards comme moi. Tu sens le corps de l'autre blond bouger sous toi et tu t'en soucies gère, reprenant tes mots où tu les a laissés. J'ai cramé un abri de jardin, volontairement. Ça s'est propagé sur la maison qui était à côté et j'ai rien fait pour stopper mon feu. J'ai trouvé ça marrant. Un rictus étire le coin de ses lèvres. J'ai jamais connu quelqu'un sincèrement et j'en ai rien à foutre ; ça m'intéresse pas. L'amour, c'est une mise à mort avant l'heure. Ta bouche glisse jusqu'au creux de l'oreille droite de ton amant et ta voix chuchote quelques mots. Et alors, qu'est-ce qu'on en a à foutre de nos putains de vie ? » Harry se lève finalement alors que tu contorsionnes ton corps pour pouvoir te remettre à ton tour sur tes pieds. Tu le suis du regard, l'observant s'approcher du bord de la falaise. En chemin, il ramasse quelque chose parterre qu'il t'envoie directement après t'avoir hélé. D'un habile geste de la main, tu le réceptionnes et c'est en ouvrant la main sur une chaîne au bout de laquelle une petite croix argentée pend que tu te rends compte que c'est l'éclat argent qui t'as attiré l’œil tout à l'heure. Tu avances la main face à toi, regardant le collier se dérouler sous tes yeux et l'éclat de la croix vient se refléter dans le bleu de tes yeux. Tu enroules la chaîne en argent autour de ta main et tu refermes le poing dessus. Et ça te fait l'effet d'un électrochoc. Tu ne prêtes même pas attention aux dernières paroles qu'il t'adresse alors qu'il se tient trop proche du vide. « Tu devrais fais gaffe, les aiguilles tournent. » Tu fais un pas en avant, puis deux, et trois, et quatre. Tu te retrouves à moins d'un mètre de lui et les mots que tu lui adresses non rien de tendres. Le pire, c'est le ton sur lesquels tu les dit. C'est comme un grondement qui remonte le long de ta gorge et qui finit par sortir de manière totalement neutre. Ce sont des mots criés en silence, des mots que d'autres personnes lui hurleraient dessus. « C'est quoi ton putain de problème ? T'aimes pas la vie alors t'as décidé de te faire un kiffe en essayant de trouver le moyen le plus enivrant pour crever ? Fallais pas te fatiguer, t'sais. Si tu veux mourir, je suis tout à toi. Tu préfères quoi ? Mourir brûler vif, te rouler parterre de douleur ou tout simplement la bonne vieille méthode avec un flingue ou un coup de couteau bien placé ? Oh, non, tu sais quoi, j'ai encore mieux ! Je suis sûr que tu banderais comme jamais si je cognais ta gueule d'ange jusqu'à ce que tu me supplies d'arrêter, et à ce moment là, je redoublerais d'efforts pour te cogner encore plus fort. C'est ça que tu veux ? Crever par que ta petite vie de merde ne te convient plus ? » Tu finis par avancer jusqu'à lui, et c'est dans un souffle, vos lèvres se frôlant, que tu le provoques avec délice. « T'es pas cap. » De sauter dans le vide, sous-entends-tu là.

Pozar a écrit:

HRP.
du coup, c'est beaucoup plus court que la réponse précédente mais comme ça, j'te laisse plus de marge pour répondre. (non non, ce n'est pas lâche, du touuut.)

△ i'm drowning in the waters of my soul.

Il y a le ton étranglé de sa voix qui te répond, ainsi que sa main qui s'avance entre vos corps et les tremblements de son bras, puis sa main qui se pousse finalement sur ton torse. Pour te repousser, pour essayer de repousser ; en vain. Elle manque de conviction, tellement. Ton cœur poursuit son lent tempo et tu te dis que, malgré ses tremblements, le blond doit sentir les battements de ton organe vital. Ton cher palpitant ne fait plus d’embardées phénoménales depuis bien longtemps. Il a sans doute du arrêter de bondir dans ta poitrine après que ton paternel adoré est passé une longue année à te frapper en rentrant de son travail. Ouais, ça doit être ça. Ton cœur a cessé de s'affoler quand tu as eu trois ou quatre ans. C'est étrange comme sensation, se dire que son palpitant ne réagit plus à rien, qu'il semble mort. Ça te donnerait presque envie de ricaner. Et puis, tes orbes azures croisent les perles translucides qui dévalent les joues de l'androgyne et ta main droite trésaille. Elle a envie d'aller faire disparaître ces larmes de ces joues innocentes, mais elle ne le fait pas. Tu lui ordonnes de ne pas le faire. Et ça sonne comme un appel au secours ; ne t'attaches pas. Ne t'attaches surtout pas. Il y a aussi cette poigne qui se ressert sur ton t-shirt, et toi, tu songes qu'il va finir par être déformé ce pauvre morceau de tissu.

« S'il doit en être ainsi, tu chuteras avec moi. »
Et soudain, il y a la chute. Coléreuse et convoitée.

Le vent bataillant dans tes cheveux se mélangeant à son souffle cheminant contre ta nuque. Son corps collé au tien, leurs chaleurs s'entremêlant. Le feu qui brûle dans tes veines. Le picotement qui court sur ta peau. Le son des vagues qui s'éclatent en bas de la falaise. L'orangé du jour qui s'éveille doucement. L’embrun salé de la mer qui chatouille tes narines. Les dernières vagues de plaisir qui parcourent ton corps. La sensation de la poigne d'Harry contre ton torse. C'est un cocktail de tout ça à la fois et de beaucoup d'autres choses en même temps. C'est la chute. Irrésistible et inévitable. Et. Brusquement. C'est la douleur. Dans la paume de ta main droite et dans ton avant-bras gauche. Tu as réussi, tu ne sais trop comment, à crocheter ta main sur une « prise » naturelle de la falaise et ton bras gauche s'est enroulé autour des hanches de l'androgyne. C'est une sensation violente qui remonte de chacun de tes bras, ça pulse à l'intérieur de toi. Le sang gronde, tourbillonnant avec le feu et les picotements. Et tu adores ça ; masochiste. Tu sens les quelques gerbes d'eau salée insolentes qui parviennent à atteindre ta peau et tu souris en coin en direction du ciel. Tu sais parfaitement comment tu as pu te rattraper in-extrémiste à la roche de la falaise. Tu te demandais juste si tu y arriverais. Et si tu laisserais le corps d'Harry s'écraser sur la surface de l'eau ou si tu te débrouillerais pour le voler à la grande Faucheuse. Tu connais ses falaises comme ta poche, comme si tu les avais façonnées. Tu as passé tellement de temps à les observer, à tenter de les descendre sans crever. Tu as failli mourir. Une bonne centaine de fois. Une touche de carmin sur le caramel de ta peau t’intercepte le regard et tu remarques que la paume de ta main a dû s’écorcher, car un fin filet de sang coule le long de ton avant-bras. Tu jettes un coup d’œil à ton « paquet » et tu ouvres la bouche. « Ma petite vie de merde me convient bien pour l'instant, alors tu sais quoi ? J'vais éviter de crever maintenant. » Et ce n'est que provocation. « Après, toi, tu fais comme tu veux. » Tu n'es que provocation.