Je ne faillirais pas.
avec Elyrian Helm.

OK, les loupés, ça peut arriver à tout le monde, au moins une fois. Mais quand ça commence à devenir rébarbatif, quand la différence de point entre les deux adversaires se mue en un semblant de gouffre profond que l'on ne pourrait sans doute plus rattraper ; faut voir à calmer le jeu. Tu étais bien le premier à avouer tes faiblesses, ton manque d'assiduité pour les cours qui finissaient par te laisser des lacunes... Mais faire perdre l'honneur de ton blason, de ta maison ; ça, non. C'était hors de question. Et pourtant, ton sortilège finit par un raté allant mouiller une innocente dans l'assistance. Tu n'avais pas eus à lever les yeux vers elle pour comprendre que c'était belle et bien une demoiselle, et qu'en plus, elle semblait plus qu'outrée. À dire vrai, tu avais bien d'autres chats à fouetter. Comme, par exemple, cette pousse de carotte se permettant, elle, de détourner les yeux en plein combat ; mordillant sa lèvre inférieure comme pour éviter de rire à gorge déployée. Sa petite danse, te narguant, finit de mettre le feu au poudre. Un sourire franc fendit ton visage pourtant habituellement sarcastique ou bien impassible. C'est que la Poufsouffle te faisait quand même bien marrer, avec ses petits airs révoltés et ses mimiques à croquer. Néanmoins, tu étais prêt à en découdre bec et ongles jusqu'au fin mot de l'histoire. C'était une Poufsouffle, elle partageait indéniablement quelques vertus humaines avec toi ; et la façon dont la situation s'était muée inconsciemment en une véritable farce avait de quoi t'attendrir un peu plus. C'est qu'elle était marrante, la naine.

« — Tu n'as pas comprit le système je crois. Attend le lion, je te remontre. »

Elle se foutait de ta gueule. Et, sans esquisser le moindre geste, tu attendis bien gentiment que le sortilège veuille bien pointer le bou de son nez. Pas que tu sois du genre à t'exhiber sous des tenues provocantes, non, simplement l'idée qu'elle puisse, à son tour, se foirer, aurait été tordant. Mais il ne fallait pas trop en demander et, tout naturellement, elle réussit un sans faute. Subitement, une seconde douche s'abattit sur toi, finissant de crever tes habits niqués. Ils étaient bons pour la casse, et toi pour une pimentine bien serrée. Mais, soit, grand bien te fasse, lui fasse, ou fasse à quiconque. Ça avait au moins eus le mérite de te remettre les idées en place. Recomptant mentalement la différence de points, te faisant défaut, tu compris bien vite que le jeu ne serait pas serré. Tout du moins pas pour elle. Et t'allais finir pas y passer si Merlin ne te venait pas en aide.

« — Oh ! Pas mal pour une Pouffy. Mais, que dirais-tu, maintenant, de goûter à ce en quoi, moi, j'excel ? »

T'avançais-tu ? Oui, très sûrement. Les chances de réussir étaient par forcément très larges. Encore moins avec tes tremblements chroniques provoqués par le froid légendaire du château. Mais, tu te refusais à baisser les bras. Et quitte à te ridiculiser, autant le faire jusqu'au bout, n'est-ce-pas ?

Esquissant un sourire béat, tu entrepris l'esquisse que tu utilisais le plus souvent et que tu appréciais hautement. C'était ton petit plaisir à toi, ce qui te rassurait le plus. Et tu avais la ferme intention de le lui faire partager.

Te concentrant, studieux, tu laissa flotter les quelques syllabes qui, finalement, pourraient bien noter ta perte.

« — Expelliarmus ! »

[HRP; dis moi pas que j'ai pas de chance.]

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